• Corrige tes fautes

    Les chats, Charles Baudelaire

    Corrige tes fautes

    Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires

    Amis de la science et de la volupté
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
    L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
    S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes
    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
    Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

    Leurs reins féconds sont plein d'étincelles magiques
    Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
    Étoilent vaguement leurs prunelles
     mystiques.
     

    La rose, Pierre Ronsard
    Les Scoops
     
    Mignonne, allons voir si la rose
     Qui ce matin avait éclose
     Sa robe de pourpre au soleil
    point perdu cette vêprée
    Les plis de sa robe pourprée
    Et son teint au vôtre pareil.

    Las ! voyez comme en peu d'espace,
    Mignonne, elle a dessus la place,
    Las, las ! ses beautés laissé choir !
    O vraiment marâtre Nature
    Puisqu'une telle fleur ne dure
    Que du matin jusque au soir !

    Donc si vous me croyez, mignonne,
    Tandis que votre âge fleuronne
    En sa plus verte nouveauté,
    Cueillez, cueillez votre jeunesse :
    Comme à cette fleur la vieillesse
    Fera ternir votre beauté.


    Le petit prince et la fleur, Saint-Exupéry

    Astuces Jeux
    « Le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu'une fleur. Une fleur à trois pétales, une fleur de rien du tout...
    - Bonjour, dit le petit prince.
    - Bonjour, dit la fleur.
    - Où sont les hommes ? demanda poliment le petit prince.
    La fleur, un jour, avait vu passer une caravane :
    - Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
    - Adieu, fit le petit prince.
    - Adieu, dit la fleur. »


    Dame souris trotte, Verlaine

    Astuces Jeux

    Dame souris trotte,
    Noire dans le gris du soir,
    Dame souris trotte,
    Grise dans le noir.
    On sonne la cloche :
    Dormez, les bons prisonniers,
    On sonne la cloche :
    Faut que vous dormiez.
    Pas de mauvais rêve :
    Ne pensez qu'à vos amours,
    Pas de mauvais rêve :
    Les belles toujours !
    Le grand clair de lune !
    On ronfle ferme à côté.
    Le grand clair de lune
    En réalité !
    Un nuage passe,
    Il fait noir comme en un four,
    Un nuage passe
    Tiens, le petit jour !
    Dame souris trotte,
    Rose dans les rayons bleus,
    Dame souris trotte :
    Debout, paresseux !


    Le petit prince

    Les Scoops

    Première rencontre il y a six ans, j'avais une panne dans le désert du Sahara. Quelque chose s'était cassédans mon moteur. et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparais à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille miles de toutes les terres habitées. J'étais plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé.


    La rose, Rainer Maria Rilke

    Astuces Jeux

    Rose, eût-il fallu te laisser dehors,
    chère exquise?
    Que fait une rose là où le sort
    sur nous s'épuise?

    Point de retour. Te voici
    qui partages
    avec nous, éperdu, cette vie, cette vie
    qui n'est pas de ton âge.


    L'avare et son fils, Jean-Pierre Claris de Florian

    Les Scoops

    Par je ne sais quelle aventure,
    Un avare, un beau jour, voulant se bien traiter,
    Au marché courut acheter
    Des pommes pour sa nourriture.
    Dans son armoire il les porta,
    Les compta, rangea, recompta,
    Ferma les doubles tours de sa double serrure,
    Et chaque jour les visita.
    Ce malheureux, dans sa folie,
    Les bonnes pommes ménageait ;
    Mais lorsqu'il en trouvait quelqu'une de pourrie,
    En soupirant il la mangeait.
    Son fils, jeune écolier, faisant fort maigre chère,
    Découvrit à la fin les pommes de son père.
    Il attrape les clefs, et va dans ce réduit,
    Suivi de deux amis d'excellent appétit.
    Et combien de pommes périrent.
    Mes pommes ! Criait-il : coquins, il faut les rendre,
    Ou je vais tous vous faire pendre.


    Juliette Gréco, Un Petit Poisson Un Petit Oiseau

    Les Scoops

    Un petit poisson, un petit oiseau
    S'aimaient d'amour tendre
    Mais comment s'y prendre
    Quand on est dans l'eau
    Un petit poisson, un petit oiseau
    S'aimaient d'amour tendre
    Mais comment s'y prendre
    Quand on est là-haut

    Perdu aux creux des nuages
    On regarde en bas pour voir
    Son amour qui nage
    Et l'on voudrait bien changer
    Au cours du voyage
    Ses ailes en nageoires
    Les arbres en plongeoir
    Le ciel en baignoire

    Mais comment s'y prendre
    Quand on est dans l'eau
    On veut que vienne l'orage
    Qui apporterait du ciel
    Bien plus qu'un message
    Qui pourrait d'un coup
    Changer au cours du voyage
    Des plumes en écailles
    Des ailes en chandail


    Beaux et grands bâtiments..., François de Malherbe

    Astuces Jeux

    Beaux et grands bâtiments d'éternelle structure,
    Superbes de matière, et d'ouvrages divers,
    Où le plus digne roi qui soit en l'univers
    Aux miracles de l'art fait céder la nature.

    Beau parc, et beaux jardins, qui dans votre clôture,
    Avez toujours des fleurs, et des ombrages verts,
    Non sans quelque démon qui défend aux hivers
    D'en effacer jamais l'agréable peinture.

    Lieux qui donnez aux cœurs tant d'aimables désirs,
    Bois, fontaines, canaux, si parmi vos plaisirs
    Mon humeur est chagrine, et mon visage triste :

    Ce n'est point qu'en effet vous n'ayez des appas,
    Mais quoi que vous ayez, vous n'avez point Caliste :
    Et moi je ne vois rien quand je ne la vois pas.


    Beaux et grands bâtiments..., François de Malherbe

    Les Scoops

    Je ne maudirai pas le jour où je suis né.
    Si Dieu m'a fait souffrir, il m'a beaucoup donné,
    Je ne me plaindrai pas d'avoir connu la vie.

    De la félicité que j'avais poursuivie
    Le trop vaste horizon s'est aujourd'hui borné,
    J'attends, calme et rêveur, ce qui m'est destiné ;
    Qu'importe l'avenir ? mon âme est assouvie.

    L'arbre de ma jeunesse était ambitieux,
    Fou d'espoir et de sève, hélas ! et les orages,
    Secouant sa verdure, en ont semé les cieux...

    Mais le doux souvenir est le glaneur des âges,
    Et l'oubli n'a jamais si bien tout effacé
    Qu'il ne reste une fleur dans le champ du passé.


    Étoiles filantes ,François Coppée

    Les Scoops

    Dans les nuits d'automne errant par la ville
    Je regarde au ciel avec mon désir
    Car si dans le temps qu'une étoile file
    On forme un souhait il doit s'accomplir

    Enfant mes souhaits sont toujours les mêmes
    Quand un astre tombe alors plein d'émoi
    Je fais de grands vœux/voeux afin que tu m'aimes
    Et quand ton exil tu penses à moi

    À cette chimère hélas ! Je veux croire
    N'ayant que cela pour me consoler
    Mais voici l'hiver la nuit devient noire
    Et je ne vois plus d'étoiles filer.



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